Lors de la présentation de certains cas de test, j’ai été étonné par l’absence de définition de l’intérêt des tests effectués. Dans la majorité des cas, les étapes du cas de tests sont suffisamment évidentes pour ne pas avoir besoin d’ajouter du contexte supplémentaire. Par exemple, si le test consiste à allumer une TV pour s’assurer que nous arrivons bien sur l’écran d’accueil, il n’est pas forcément nécessaire de détailler pourquoi il est important que la TV s’allume. Dans des cas plus particuliers comme le contrôle de la bonne exécution de trackings, il peut être utile de savoir à quoi servent les pixels tracking en question et quel est le risque en cas de défaillance.
Le théorème du singe
Le théorème du singe est une expérience imaginaire mettent en évidence la transmission de peurs collectives.
Dans une pièce, un groupe d'environ vingt chimpanzés se retrouve confiné avec une banane suspendue au plafond, accessible uniquement par une échelle. Cependant, chaque tentative d'un chimpanzé pour grimper sur l'échelle déclenche un système qui inonde la pièce d'eau froide.
Très vite, les chimpanzés assimilent l'escalade de l'échelle à un déclenchement de la douche froide, et choisissent donc de ne pas grimper. Même après que le système d'eau froide a été désactivé, les chimpanzés, marqués par leur expérience précédente, continuent à éviter l'échelle.
Un nouvel individu est introduit dans le groupe. Lorsqu'il essaye d'atteindre la banane en grimpant l'échelle, les autres chimpanzés le repoussent agressivement. Le même phénomène se reproduit quand un autre chimpanzé est introduit, y compris par le premier remplaçant.
L'expérimentation continue jusqu'à ce que tous les chimpanzés d'origine, ceux qui ont directement connu les douches froides, soient remplacés. Malgré cela, les singes persistent à ne pas grimper l'échelle, punissant tout individu qui tente l'expérience, même si aucun d'eux n'a personnellement vécu la douche froide et ne comprend réellement pourquoi l'escalade est interdite.
Le conformisme à toute épreuve
Il pourrait sembler logique que les personnes nouvellement intégrées posent des questions sur les interdictions, par exemple celle de monter sur une échelle. Néanmoins, diverses expériences, dont celle menée par Asch, ont dévoilé notre surprenante tendance à adopter des comportements préétablis sans nécessairement les contester.
Il arrive souvent que nous n'osions pas interroger le "pourquoi" d'une pratique qui nous est présentée. Cela peut découler de plusieurs facteurs : la crainte d'être jugé ignorant, l'aspiration à être accepté par le groupe, ou tout simplement l'habitude d'adhérer aux normes en vigueur.
Par ailleurs, la psychologie sociale nous éclaire sur notre inclination à aligner nos attitudes et nos convictions sur celles des autres, un phénomène que l'on appelle conformisme. Cette propension peut s'avérer puissante, même si nous ne saisissons pas la raison fondamentale d'une règle ou d'une coutume.
À titre d'exemple, un nouveau membre d'une entreprise pourrait remarquer que personne n'utilise l'ascenseur le vendredi. Il pourrait décider de faire pareil, sans comprendre le pourquoi du comment, uniquement parce qu'il remarque que c'est le comportement adopté par le groupe. Il pourrait également hésiter à poser la question, par peur d'être perçu comme un perturbateur ou quelqu'un qui ne comprend pas les usages de l'entreprise.
L'expérience d'Asch démontre que le conformisme peut grandement influencer notre comportement, y compris lorsqu'il s'agit de jugements objectifs. Si tous les membres d'un groupe donnent une réponse manifestement erronée, l'individu peut se sentir obligé de se conformer, même s'il sait que la réponse du groupe n'est pas correcte.
De l’importance de demander pourquoi
Même si la pression collective peut être écrasante, il est essentiel de s'interroger afin de comprendre les raisons sous-tendant une procédure, une méthodologie, une décision technique, ou un cas de test.
L'acte de questionner offre l'opportunité d'apprendre ce qui a conduit à l'état présent des choses. Il nous permet d’appréhender le pourquoi des situations, de transmettre ces connaissances à autrui, d'avoir une vision plus étendue, et potentiellement de contester la pertinence d'une décision technique, d'un processus ou d'un scénario de test.
Poser des questions, c'est aussi rompre avec une exécution simplement mécanique des tâches.
La prochaine étape consiste à transformer cette habitude interrogative en un outil précieux pour améliorer constamment nos pratiques. Chaque question peut conduire à des améliorations, à une meilleure compréhension des situations, et peut même aboutir à de nouvelles solutions ou méthodes. En effet, c'est en se posant des questions que nous pouvons véritablement innover et progresser. Donc, n'hésitez pas à interroger et à remettre en question - le potentiel d'apprentissage et de croissance est immense.